Scénario : Gore Vidal et J. L. Mankiewicz d’après la pièce de Tennessee Williams
Actrices et acteurs principaux : Elizabeth Taylor, Katharine Hepburn, Montgomery Clift
Musique : Malcolm Arnold et Buxton Orr Photographie : Jack Hildyard
Durée : 1H54
Dates de sortie : 1959
Pays de production : USA
Mankiewicz, talentueux cinéaste du langage, des visages, des failles de l’intérieur…
Il s’intéresse aux écrits du dramaturge Tennessee Williams, à l’époque, le plus en vogue et le plus controversé d’Hollywood. Le réalisateur inspiré par une approche psychanalytique fait un film intelligent sur la quête d’une vérité enfouie, la parole libérée comme nœud dramatique. Inscrit dans son temps, la réalisation surprend par sa complexité et par l’audace. Il triture les tabous, explore le refoulé, n’esquive aucun écueil. Homosexualité, cannibalisme, inceste, perversion, viol, folie… Il tord, éparpille et reconstruit l’œuvre de Tennessee Williams, l’installe dans des décors sordides, pesants et baroques, la colore d’un noir d’encre entre mythologie et tragédie grecque. Il ajoute une pincée de finesse à ce drame œdipien, insoutenable, et dirige à la perfection trois immenses actrices et acteurs dont la composition donne au film une rare intensité. Le style Mankiewicz se reconnaît à la construction de la narration, aux nombreux flashbacks. La grande réussite est de faire exister un personnage à l’écran sans jamais réellement le montrer… là où trois monstres sacrés s’affrontent, se dévorent de yeux, avides d’amour, de haine ou de vérité.