Un documentaire de Jackie Poggioli pour la collection « Ghjenti » – Une production France 3 Corse Via Stella – 2021
Grâce à des documents inédits et des interviews exclusives, la réalisatrice Jackie Poggioli revient sur le destin exceptionnel de la Résistante corse Eugénie Rosellini, qui a défié la Gestapo de Lyon et le sinistre Klaus Barbie.
Eugénie Rosellini était agent de liaison du Comité Militaire de la Zone Sud, une instance particulièrement exposée des FTP, les légendaires Francs-tireurs et Partisans.
C’est la seule combattante insulaire de l’Armée des Ombres qui avait de jeunes enfants et a fait le choix de la clandestinité totale, l’obligeant pour des raisons de sécurité à se séparer de sa famille.
Arrêtée le 14 mai 1944 dans le cadre d’une vaste rafle organisée par Klaus Barbie, elle a été incarcérée à Montluc et au siège lyonnais de la Gestapo, puis déportée à Ravensbrück et Watenstedt.
Après la guerre, elle a continué à militer au Parti Communiste, avant de décéder en 2011.Inhumée à Pinu, comme elle l’avait expressément demandé, sa sépulture rappelle sa déportation et ses décorations.
Elle était notamment titulaire de la Légion d’honneur obtenue à Marseille en 1984 mais n’avait jamais demandé une quelconque reconnaissance. Elle n’a accepté cette distinction que parce qu’elle lui a été décernée sous un gouvernement de gauche, et par un Résistant et déporté communiste.
Grâce à son dossier, retrouvé dans les archives du Service Historique de la Défense, Jackie Poggioli a pu faire la lumière sur cette figure féminine méconnue de la lutte contre l’Occupant, dont les pseudos ont contribué à brouiller l’identité dans les listings de déportation ainsi que dans divers ouvrages et articles consacrés à la Seconde Guerre mondiale et à Klaus Barbie.
