Dans le cadre de la semaine européenne « Sott’à e Stelle di l’Europa » – Tous en scène
Au XVIIIème siècle « le grand tour » menait les jeunes aristocrates du nord de l’Europe vers les rivages méditerranéens. Ils allaient parfaire leur éducation et leurs connaissances des humanités. Le grand tour que nous entamons nous convie uniquement à un voyage dans l’imaginaire, un voyage effectué non par les aristocrates mais par nous tous. Il s’invite dans les littératures des pays d’Europe à défaut peut-être de pouvoir les faire voyager dans la « Littérature européenne ». Milan Kundera écrit en 2005 :« L’Europe n’a pas réussi à penser sa littérature comme une unité historique et je ne cesserai de répéter que c’est là son irréparable échec intellectuel ».
En effet, le concept de littérature européenne ne semble pas aller de soi. Serait-il une utopie ? On parle davantage en Europe, de littérature nationale ou régionale. Quelles sont les résistances fondamentales qui empêchent de parler de « littérature européenne » alors que les guides des études de toutes les universités du continent européen proposent l’approche de la « littérature américaine » ou de la « littérature latino-américaine », par exemple ? Ce besoin d’une labélisation est-il encore d’actualité ?
C’est avec Jérôme Bonneto, enseignant de Lettres et de cinéma, écrivain et photographe (France/Tchéquie), Craciun Denisa, docteur en littérature comparée, poète et traductrice de poésie (Roumanie), Patrizia Gattaceca enseignante, chanteuse, parolière, poétesse et comédienne (Corse), Maurizio Mattiuzza, poète, écrivain (Frioul), Sonia Moretti, enseignante, auteure d’ouvrages pédagogiques en langue corse, parolière, poétesse (Corse), Marek Sindelka, poète, romancier, nouvelliste et scénariste (Tchéquie) et Ghjacumu Thiers, Professeur émérite de l’université de Corse, poète et parolier, dramaturge, chroniqueur et romancier (Corse) mais surtout au regard de leurs œuvres respectives que nous échangerons sur cette notion. Cet échange sera suivi de lectures introduites par Bertrand Cervera, violoniste, chef d’orchestre, enseignant de musique et créateur du festival Sorru in Musica, qui permettront de faire ressentir les textes à travers la sensibilité de leurs langues d’origine.