Caféteria Sant’Anghjuli – Casa di e Lingue
Intervenants : André Fazi (maître de conférences en Sciences-Politiques à l’Université de Corse), Anne Meistersheim (sociologue) et Sylvain Gregori (historien et directeur du Musée de Bastia).
La table ronde sera animée par Vannina Bernard-Leoni, Cheffe de projet de Bastia Corsica 2028. La construction européenne est celle d’une communauté unie par des liens politiques, économiques, mais aussi géographiques. Or, l’insularité, synonyme de rupture physique entre territoires habités, constitue une limite naturelle à ces liens. Plus grave, elle génère forcément des surcoûts pour les insulaires, ne serait-ce qu’en termes de transports, et pose la question de l’égalité entre les citoyens de la communauté. C’est l’efficacité et la crédibilité du processus d’intégration qui sont en jeu. Lorsque l’on habite sur des territoires exigus et séparés par la mer des grands bassins économiques, on ne bénéficie pas des mêmes opportunités que les autres.
Les territoires insulaires sont souvent cités pour la qualité de leur environnement, mais celle-là même peut être mise en péril par une industrie touristique hégémonique et peu régulée. Cela étant, depuis 1997, les traités européens reconnaissent l’insularité comme un handicap structurel permanent pouvant motiver des politiques spécifiques en leur faveur. Toutefois, les mesures prises en application de ce principe ont été insignifiantes et les représentants politiques des îles ont bien du mal à faire entendre efficacement leur voix dans une Union européenne divisée, où elles sont loin de faire figure de priorité.