Le nom de Pierrot Guidicelli est familier à beaucoup d’entre nous.
Certains se souviennent du pionnier de la technique à RCFM, d’autres ont surtout en mémoire sa disparition tragique le 5 mai 1992. Mais entre le professionnel du son et la victime du drame de Furiani, il y eut pourtant un autre personnage public : le dessinateur de presse, caustique et savoureux.
Dessinateur amateur depuis son plus âge, autodidacte en la matière, il a été actif – et prolifique – de 1988 à 1992, principalement pour les journaux nationalistes U Ribombu et Paese. Chaque semaine, il y commente et épingle l’actualité insulaire plutôt sombre de l’époque. En cette fin des années 1980 règne en effet un certain désenchantement ; le Riacquistu a laissé place à une période de mutations plus âpre, où le combat politique et social reste intense mais est désormais porté par des partis et des mouvements clandestins dont la rivalité s’exacerbe.
Heureusement, Pierrot, paisanu et Bastiacciu du Marché, possède un solide capital macagna qu’il associe à son coup de crayon pour livrer des vignettes à l’ironie mordante qui permettent de garder le sourire.
À côté de ce vaste corpus de dessins de presse, cette exposition dévoile pour la première fois une œuvre plus personnelle et mélancolique où se révèle un auteur de bande dessinée singulier, que le temps aurait pu faire mûrir.
Une exposition à découvrir jusqu’au 6 décembre 2024